Plus stable que l’UST – Les européens auront-ils droit au nouveau cauchemar bancaire que représentent les monnaies numériques des banques centrales (MNBC) ? Ce dirigeant de la Banque centrale européenne (BCE) donne un calendrier estimatif quant à la naissance d’un euro numérique. Il a également tenu des propos loin d’être élogieux sur les cryptomonnaies.
Un euro numérique à promouvoir, le boulet UST au pied des stablecoins
Fabio Panetta, membre du directoire de la Banque centrale européenne, a indiqué dans un discours du 16 mai 2022 au National College of Ireland, que l’institution pourrait développer et tester en 2023, les solutions qui permettraient d’émettre un euro numérique.
Cette phase pourrait durer jusqu’à trois ans. Un euro numérique pourrait donc voir le jour d’ici 2026. Fabio Panetta estime que l’adoption de l’euro numérique sera favorisée s’il a cours légal. Il faut également qu’il puisse être utilisé pour les paiements en pair-à-pair.
Ce membre du directoire de la BCE a, sans surprise, saisi l’occasion pour critiquer les cryptomonnaies en général, et les stablecoins en particulier, en évoquant les secousses récentes sur les marchés cryptos. Ces derniers ont subi de plein fouet la perte de parité du stablecoin UST avec le dollar, et la chute à zéro de la valeur de la cryptomonnaie LUNA.
Pour Fabio Panetta, ces évènements illustreraient le fait qu’il soit :
« illusoire de croire que des instruments privés peuvent faire office de monnaie lorsqu’ils ne peuvent pas être convertis au pair en monnaie publique à tout moment »
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Les cryptomonnaies : un problème de politique publique ?
Les cryptomonnaies se comporteraient « davantage comme des actifs spéculatifs », plutôt que comme « un moyen de paiement fiable ». Et en tant qu’actif spéculatif, les cryptomonnaies soulèveraient « de multiples problèmes de politique publique et de stabilité financière ».
Outre les impacts du séisme UST et LUNA sur le cours des cryptomonnaies, cet évènement légitime les discours anti-crypto des autorités publiques. Mais il pourrait également servir de prétexte aux législateurs et régulateurs, pour justifier un durcissement de la réglementation crypto.
Un cadre réglementaire strict permettrait en effet d’empêcher qu’un stablecoin qui enregistre une forte croissance. Cette forte croissance, pourrait nuire à l’adoption d’une monnaie numérique de banque centrale qui n’a rien de décentralisée.
L’euro numérique verra-t-il effectivement le jour d’ici quatre ans ? Faut-il également s’attendre à voir la naissance d’autres MNBC de différents pays durant cette période ? Une enquête récente de la Banque des règlements internationaux a révélé que neuf banques centrales sur dix exploraient les monnaies numériques.
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